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Chloé Dumas et « les brocolis de la Vie »

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©Jennie Scott

Contrairement aux apparences, ce n’est pas le titre de son prochain film mais un très joli mantra que Chloé Dumas  aime à se répéter :

 « La Vie nous aime comme une mère aime ses enfants. Et une mère aimante sait que le développement ne se nourrit pas de sucreries… alors elle présente des brocolis. Et l’enfant se pense puni, parce que le brocoli n’est pas une satisfaction immédiate. Que nous les comprenions ou pas, les « brocolis de la Vie » sont là pour favoriser notre bonheur sur le long terme. »

Je suis tellement heureuse que Chloé ait accepté d’inaugurer cette section d’interviews ! Je n’aurais pu imaginer une plus belle entrée en matière !

C’est en plein confinement, elle depuis son appartement londonien et moi derrière mon écran à la maison, que, pendant quelques heures, j’ai eu la chance de faire plus ample connaissance avec cette belle personne aux multiples facettes.

Et quand je parle de belle personne, je n’exagère pas tant elle éclaire l’écran comme les tapis rouges de son physique de statue grecque. Car Chloé Dumas n’est pas seulement actrice !

Chloé Yoga
© Chloé Dumas

Elle est aussi professeur de yoga (je vous invite à découvrir ses flows impressionnants sur son compte Instagram) et une athlète accomplie. Jiu Jitsu brésilien, Kick Boxing, danse, équitation, tir à l’arc, escalade… Elle incarne parfaitement le principe du « Mens Sana in corpore Sano » et la culture de l’effort.

Chloé est aussi une aventurière qui n’hésite pas à tenter sa chance à l’étranger comme elle a pu le faire en partant aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne.  Multiculturelle, parlant 4 langues, parler avec elle est riche d’enseignements. 

Et Chloé Dumas est aussi une personne incroyablement drôle, simple et généreuse. Pour preuve, son entière confiance et disponibilité pour me parler sans détour, en toute transparence et avec beaucoup d’humour ! Sa générosité s’illustre aussi dans ses différents engagements humanitaires et volontariats. 

Chloé Dumas à Cannes
© Balkis Press - Ammar Abd Rabbo

Vous l’aurez maintenant compris, je suis encore sous le charme de cette rencontre et tellement ravie de partager cet échange avec vous !  

Qu’aimes-tu le plus dans ce que tu fais ?

J’aime les gens. J’ai toujours été fascinée par eux. L’humain est pour moi un objet mystérieux.

Plus je travaille, plus j’apprends à comprendre l’être humain et plus je gagne en confiance en tant que femme et actrice. Finalement, pouvoir comprendre les gens me réconcilie avec moi-même.

Pour une actrice, jouer ne représente que 30% du métier. Les 70% restants représentent le travail en amont, la préparation personnelle et professionnelle. Avoir et vivre sa vie, se développer, c’est la base sur laquelle l’actrice s’appuie. L’enrichissement vient de sa propre évolution.

Et tout comme l’acteur, les projets continuent d’exister quand la caméra ne tourne pas. L’écran présente le résultat, mais le processus est tout autre ! La richesse se fait hors champ, avec l’énergie de tellement de personnes… Il est essentiel pour moi d’honorer le travail de tous les membres de l’équipe du projet, de les représenter au mieux par mon propre travail.

A Discovery of Witches Premiere Chloe Dumas
© Polly Thomas 2018

Y-a-t-il quelque chose dans ta carrière (ou tes carrières) dont tu es particulièrement fière ?

D’avoir réussi à tout faire en même temps, je dirais. Je suis une femme extrêmement organisée, assistante de direction de formation (et de métier) et cela m’a bien aidée.

Les évolutions de l’actrice et de la femme sont intrinsèquement liées. Chaque choix que j’ai fait dans ma carrière était motivé par une bonne raison, qu’elle soit professionnelle ou personnelle. Et je suis fière de tout, que cela soit devenu un bonbon satisfaisant ou un brocoli formateur… bien que je sois particulièrement fière de A Discovery of Witches. !

J’ai une philosophie de vie très positive. Je ne crois pas aux coïncidences. C’est la somme de tout ce que j’ai fait jusqu’ici qui m’a menée à la personne que je suis aujourd’hui, à faire cette interview avec vous. Et j’en suis tellement reconnaissante.

A la réflexion, ce dont je suis vraiment fière, c’est de n’avoir jamais volontairement fait de mal à quiconque. Dans tout ce que j’ai fait, je n’ai jamais mis mon propre bénéfice au-dessus du respect que je peux avoir pour l’autre.

Chloé Dumas en Méridiana
© Bad Wolf - Sky TV

Et ce n’est pas rien ! En tant qu’actrice, tu travailles dans l’une des industries les plus sélectives au monde.

Comment as-tu appris à rester fidèle à toi-même et à tes valeurs ?

Chloé Dumas Prix Lumière
©Christian Tarro-Tomà

J’ai eu maintes occasions de brader mes valeurs, surtout à mes débuts d’actrice. Plusieurs fois, j’ai eu affaire à des producteurs qui m’expliquaient que si je refusais de m’asseoir sur leurs genoux, j’allais rater la chance de ma vie. J’avais très envie de réussir dans ce métier… mais j’ai toujours refusé. A 18 ans, j’étais pleine de rêves immenses, mais aucun rêve ne mérite qu’on abandonne nos principes.

Aujourd’hui, je sais que la « chance de ta Vie » est un concept erroné, restrictif, se nourrissant du désespoirLa réussite, c’est le regard que portent sur nous les gens qui nous aiment. Le regard que l’on porte sur soi.

Je suis tellement admirative de ces stars comme Teresa Palmer* qui revendiquent leur beauté naturelle, sans maquillage, avec des photos sans filtre. Je souffre vraiment de l’image que la femme a d’elle-même de nos jours. On revendique souvent le besoin d’évolution du regard que les hommes portent sur les femmes, mais trop peu du besoin d’évolution du regard des femmes sur elles-mêmes.

Je n’ai pas envie de dire au monde que la beauté d’une femme tient à ce qu’elle porte.

La beauté d’une femme tient à ce qu’elle est, à ce qu’elle dit, à ce qu’elle pense. La beauté vient de la fierté que la femme a dans ses actions.

Mon éducation a été faite dans ce sens. J’ai été élevée par ma grand-mère et j’ai toujours été en admiration devant son élégance. Une fois encore je ne parle pas de ce qu’elle porte, mais de qui elle est. De sa solidité d’esprit, sa fierté, son indépendance tout en ayant élevé 8 frères et sœurs pendant la guerre. De là d’où je viens, la simplicité c’est l’élégance et il faut savoir s’aimer comme on est.

*avec qui Chloé a travaillé dans A Discovery of Witches

Chloé Dumas
© Jennie Scott

Si tu pouvais parler à la jeune Chloé de ton enfance, que lui dirais tu ?

« La chance de ta Vie » n’existe pas.  Tu seras la somme de tous tes toi.  Continue, c’est la bonne voie.

Que nous conseillerais-tu pour croire en soi et poursuivre ses rêves ?

J’ai une profonde foi dans la Vie. La Vie nous aime comme une mère aime ses enfants.

Quand une mère aime ses enfants, elle ne leur donne pas des bonbons du matin au soir. Au contraire, elle leur donne des légumes. Quitte à ce que l’enfant croie qu’il est puni ! Il doit finir ses légumes.

La Vie ne nous donne pas ce qui nous satisfait. La Vie nous donne ce qui nous permettra de nous développer, nous rendra plus forts… pour avoir l’énergie de travailler dur.

Je crois que pour poursuivre ses rêves, il faut croire au processus. Le résultat ne viendra pas de lui même. Et tout en travaillant, notre image du rêve se développe. Il faut donc se réévaluer régulièrement pour être sûre de poursuivre nos propres rêves, et non ceux de la personne qu’on était il y a dix ans… ou de nos parents…

Quand j’avais une vingtaine d’années, je me suis rendue compte que les fondations de ma Vie n’étaient pas les bonnes. Il m’a fallu tout déconstruire, me mettre à nue et abandonner ma carapace. Reconstruire a été long et éprouvant mais c’est aujourd’hui la première fois que je me sens en phase avec la comédienne, la femme et la Vie. Le « rêve » porte toujours le même nom, mais a une définition tellement différente dorénavant.

Travailler dur, j’ai toujours su faire. Mais croire en moi-même, et en ma chance, c’était une autre paire de manches…

Cela m’a pris très longtemps d’accepter que je ne pouvais faire que 99% du travail. Pour ce qui reste, il faut avoir confiance.

La Vie ne nous aidera que si on lui laisse la place de le faire.

Au-delà du fait que tu l’enseignes, en quoi le yoga et la méditation impactent ta vie ? Que conseillerais-tu à quelqu’un qui souhaite s’initier ?

Le yoga, c’est un petit mot qui veut dire tellement de chosesLe yoga, c’est soi. Chacun y trouve ce qu’il y cherche.

Chloé Dumas Yoga
© Chloé Dumas

Que ce soit personnellement ou physiquement, j’ai toujours été en recherche.

Lorsque j’étais ado, j’étais mal dans mon corps. Je me sentais lourde, large, petite, déséquilibrée, incapable. Je l’étais. Je ne ressemblais en rien à la femme d’aujourd’hui.

Le yoga a changé l’image que j’ai de mon corps. Je me sens fluide, souple, capable. La pratique a ouvert la porte à toutes mes autres activités physiques, car il a avant tout restauré ma confiance en moi. Et je repousse sans cesse ma zone de confort physique, bien qu’il s’agisse d’un travail de longue haleine.

Je suis quelqu’un qui aime les challenges et repousser mes limites. C’est pour cela que je fais des activités comme le Jiu Jitsu Brésilien. J’en fais depuis 3 ans 4 fois par semaine et ça reste une activité hors de ma zone de confort que je repousse pas à pas. Le yoga, c’est tout l’inverse. C’est exactement ma zone de confort et il me fait tellement de bien ! Les deux se compensent bien, heureusement le yoga m’aide à tirer tous les muscles endoloris par le JJB.

J’ai toujours eu beaucoup de problèmes de respiration. La méditation et les 3 types de respiration du yoga me permettent de me centrer.

Vouloir commencer le yoga, c’est avant tout savoir quel yoga chercher. Il faut être bienveillant envers soi-même, et savoir si cette activité a pour but de nous sortir de notre zone de confort, ou de la solidifier. Il est essentiel je crois de discuter avec quelqu’un qui connaît afin de savoir vers quoi aller.

 Je ne maîtrise pas tout dans le yoga. Je suis toujours en train d’essayer de nouvelles poses et rien n’est naturellement facile, mais le tapis représente ma zone de confort.

Il en est de même avec les gens. C’est bien de rencontrer de nouvelles personnes et de sortir. Mais tout aussi important d’avoir des gens proches avec qui on se sent soi-même. Une fois encore, la bienveillance est essentielle.

Tu es aussi très engagée au service des autres. Tu assistes les malvoyants sur BeMyEyes. Que t’as appris cet accompagnement dans leur quotidien ?

Be My Eyes est une application géniale, créée pour fournir une aide rapide et ponctuelle à une personne visuellement déficiente. Il suffit de rentrer ton numéro de portable et les langues dans lesquelles tu peux fournir une assistance. La personne malvoyante lance l’application et tous les bénévoles d’une même langue reçoivent simultanément l’appel, et le premier bénévole qui répond est mis en contact. Ce sont souvent des petites choses comme choisir la couleur d’une chemise, aider à retrouver un objet tombé du bureau par visio ou parfois juste parler à quelqu’un qui se sent seul. Et c’est absolument extraordinaire comme la technologie a rendu possible ce genre de petit geste qui change tout.

Je suis volontaire parce donner est ma nature. Néanmoins il m’est arrivé que mon correspondant ait besoin d’un soutien moral, et que n’allant pas bien moi-même je ne puisse lui donner ce dont il avait besoin.

J’ai ainsi pris conscience qu’il n’est pas possible de donner aux autres si on n’est pas en état. On a beau être un « donneur » naturel, parfois la personne à qui l’on doit donner d’abord, c’est soi.

Encore une fois, les leçons entrent par chaque nouvelle porte que l’on ouvre.

Depuis le début du confinement britannique*, tu es volontaire NHS dans un hôpital de Londres (ce qui est une vraie preuve d’engagement et de courage).

Comment vis-tu cette immersion au cœur de la crise, au plus près du personnel soignant et des malades ?

On fait tellement de choses différentes en tant que volontaire ! J’y étais encore ce matin pendant plusieurs heures. C’est une situation compliquée car il y a plusieurs roulements d’équipes volontaires, et l’équipe en charge des volontaires fait un travail admirable.

NHS Chloé Dumas

Depuis le début de la crise du Covid19, beaucoup de fonds britanniques font livrer des dons alimentaires dans les hôpitaux, afin de faciliter le quotidien des membres du NHS. Tout est centralisé en cuisine et ce sont les volontaires qui les distribuent dans les services. Nous assurons aussi la désinfection régulière des « pods » de repos, la prise de température à l’accueil, la distribution des masques…

J’ai aussi comme mission de travailler dans un service Covid19. Humainement, c’était d’une réalité douloureuse. La bravoure du personnel soignant, tous pays et tous postes confondus, est simplement incroyable. Parce que ce ne sont pas des super-héros. Parce que la frustration d’une impuissance toute humaine doit être la plus horrible de toute. Parce que personne ne devient médecin, ou infirmière, pour voir mourir autant de gens. Tout le personnel de l’hôpital a été héroïque, y compris les grands oubliés, le personnel d’entretien, le personnel de cuisine, la morgue… tout le monde a vu son quotidien compliqué à l’extrême, tout en continuant à se rendre chaque jour entre les murs représentant un danger mortel.

Là encore, j’ai beaucoup appris. Dans ce contexte très particulier, j’ai appris à ne pas me remettre en question tout le temps. A simplifier les relations humaines et la relation à soi. J’ai appris à maintenir mon propre calme, afin de ne pas accumuler les énergies des autres. Comme je le disais plus haut, pour pouvoir donner aux autres, il faut savoir se donner à soi-même. C’est un processus sans fin, mais j’apprends !

Comment arrives-tu à te ressourcer après toutes ces heures passées dans l’anxiété de la pandémie ?

J’étais très anxieuse pour ma famille et tout particulièrement ma grand-mère dans le sud de la France. Je suis immensément reconnaissante qu’ils soient en bonne santé.

Je suis également tellement reconnaissante d’avoir eu la possibilité d’être productive pendant ce confinement. En trois mois, j’ai passé mon diplôme de professeur Yoga en langue anglaise, participé à un workshop* tous les 2 jours (avec mon agent Miles Anthony). J’ai pu enregistrer des selfs-tapes** tous les jours, j’ai pu faire du volontariat, donner des cours de yoga en ligne à mes clients fidèles…

Je sais que tout ça m’a demandé beaucoup de motivation et de travail mais je suis reconnaissante que la Vie m’ait laissée faire. Ce confinement a mis beaucoup de gens face à eux-mêmes.  Je m’estime chanceuse d’avoir été à un stade suffisant de ma remise en question personnelle, pour que la Vie me soutienne dans ma recherche de productivité.

* session de travail en groupe entre les acteurs de l’agence et des directeurs de casting.

**il s’agit d’une méthode de casting de plus en plus répandue où les acteurs filment leurs propres auditions et les envoient aux recruteurs

Crois-tu en la bienveillance ? Qu’est-ce que cela signifie pour toi ?

Je crois en la bienveillance envers les autres et la bienveillance envers soi. Et surtout je crois qu’elles sont liées. 

La bienveillance envers autrui, c’est avant tout l’empathie. Essayer de comprendre les autres et ne pas tout ramener à soi, leurs réactions ou leurs états d’âmes. La bienveillance envers soi-même, c’est se connaître suffisamment pour poser nos propres limites, ne pas tout ramener à l’autre.

La bienveillance envers les autres, c’est être exigeant envers soi même.

La bienveillance envers soi-même, c’est justement ne pas être trop exigeant.

La bienveillance, c’est une balance. Prendre soin de soi pour prendre soin des autres.

Quelle est la chose la plus bienveillante que quelqu’un ait fait pour toi ?

Si on enlève la famille et les gens qui m’aiment, je crois que c’est une femme de l’industrie qui l’a faite.

En 2008, j’ai tourné dans un film à Paris, qui s’appelle Paris Connection. C’est un film anglais produit par une femme extraordinaire Ileen Maisel. J’y jouais l’ex-petite amie d’Anthony Delon dans une des scènes d’ouverture. Après la projection test, la scène a dû être coupée pour renforcer le capital sympathie de son personnage et j’ai donc disparu du montage. Les producteurs étaient tellement désolés de couper mon personnage qu’ils m’ont proposé une journée supplémentaire en tant que silhouette de serveuse, afin d’être quand même au générique. C’était vraiment un très beau geste que peu de producteurs auraient pris la peine de faire.

Paris Connection
©IMDB
Benjamin has a van
©IMDB

En 2011, je pars aux Etats-Unis et à peine arrivée, je décroche le rôle principal féminin dans une série de  Comedy Central  Jon Benjamin Has a Van avec Bob Odenkirk*. Même si je n’avais pas de visa de travail, la production m’engage et je me lance donc dans les démarches. Parmi les papiers nécessaires, une « peer advisory letter » est demandée. Il s’agit d’une lettre de recommandation signée par l’un de mes pairs de l’industrie, de préférence quelqu’un de bien installé dans le milieu aux USA. J’ai donc écrit à Ileen Maisel. Malgré son emploi du temps ultra-chargé, elle m’a fourni cette lettre en 24h. Elle l’a fait sans rien me demander en échange, dans le seul but de m’aider. C’est donc grâce à elle que j’ai obtenu mon visa et que j’ai pu tourner mon épisode.

*connu notamment grâce au personnage de Saul Goodman dans Breaking Bad et Better Call Saul

Comment peut-on développer plus de bienveillance dans notre vie de tous les jours ?

A nouveau, je pense que l’équilibre est la clef. Qu’il faut à la fois savoir s’entourer de choses qui nous poussent à nous améliorer, et en même temps de choses qui nous font nous sentir bien. Le confort et l’inconfort. Les bonbons et les brocolis.

Pour la 1ère fois de ma vie, j’ai l’impression de toucher du doigt cette bienveillance.

J’ai compris que la culpabilité est l’ennemi de la bienveillance. Se mettre la pression de la bienveillance, c’est en réalité se faire du mal à soi. Il faut être patient envers soi-même, savoir reconnaître qu’on est sur le bon chemin. Quand ma meilleure amie s’est mariée, chaque serviette de table cachait une citation individuelle. Le mien était une citation de Confucius « Celui qui déplace la montagne commence par les petites pierres ». Il m’aura fallu des années pour comprendre.

Rien ne remplace le temps.

La bienveillance, c’est accepter son imperfection. C’est vouloir s’améliorer tout en restant soi.

Et tout en étant réaliste quant à la société qui nous entoure.

Chloé Dumas
© Jennie Scott

Quand tu passes une mauvaise journée, comment arrives-tu à sortir de cette spirale négative ?

En général je me répète mes mantras.  C’est ainsi que j’arrive à prendre de la distance par rapport à mes émotions et que je détermine si ça vaut vraiment la peine de gâcher mon énergie. 99,9% du temps, la réponse est non !

Comment nous, les femmes, pouvons-nous nous soutenir, faire front ensemble plutôt que de nous jalouser et de nous déchirer comme c’est souvent le cas dans notre société ?

Je ne crois pas que cela soit un problème de genre. On dit que les femmes sont naturellement plus bienveillantes que les hommes mais je n’y crois pas vraiment. Le problème est au niveau individuel et c’est à chacun d’apprendre la bienveillance. La base se fait avec l’éducation et j’ai le sentiment qu’il est très facile de rentrer chez soi nourri de colère et de frustration et de transmettre à ses enfants. Parce que pour apprendre aux petits à être bienveillants et empathiques, il faut leur donner l’exemple. La réduction sociale à l’échelle de la famille nucléaire ne favorise pas vraiment la bienveillance.

Quelles sont les valeurs que tu admires le plus parmi les femmes qui t’entourent?

J’admire le fait qu’elles soient capables de prendre leurs décisions sans que le genre féminin entre dans l’équation. Et je suis reconnaissante aux femmes du passé de s’être battues pour qu’on le puisse.

Si tu avais l’opportunité de pouvoir toucher toutes les femmes du monde, qu’aimerais-tu leur dire pour les encourager et les inspirer?

Cette question est difficile car selon les pays la problématique n’est pas la même.

Je dirais donc ceci : « Sois bienveillante envers les autres, sois bienveillante envers toi-même. »

Je crois que toutes les erreurs que l’on peut faire sont liées à un manque de connexion avec l’autre, tout simplement parce qu’on n’est pas suffisamment connecté à soi-même.

Mon conseil serait donc : « Traite-toi comme tu voudrais que l’on te traite. »

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Ton rituel “self-love” ?

Répéter mes mantras souvent pour m’aider à me recentrer

L’être humain qui t’inspire le plus ?

Ma Grand-Mère

Ton film préféré ?

Ta nourriture réconfortante ?

Je donne à mes deux cerveaux ce dont ils ont besoin. Celui de la tête, et celui du ventre. La pizza est régulière, mais toujours après un légume. Et pour faire du bien au cerveau en passant par les yeux : les couleurs. Une assiette monochrome me déprime. Ma préférée ?  Mangue, avocat, crevettes, pamplemousse et une sauce soja/miel.

La chanson qui te remonte le plus le moral ?

Ça dépend des périodes. Ma chanson confinement c’était Mistral Gagnant de Renaud.

Ton mantra préféré qui t’inspire ?

La vie nous aime, fais confiance aux « brocolis de la Vie ». Fais 99% du chemin et ouvre les bras.

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