Kriszta est maman de deux jeunes enfants de 7 et 3 ans.
Cette jeune femme pétillante, d’origine hongroise, est Doula depuis une paire d’années et son approche aussi joyeuse que bienveillante de la maternité m’a tout de suite séduite !
Pour ma part, j’ai découvert le rôle de Doula au travers de témoignages de mamans américaines et australiennes sur YourZenMama. J’ai été intriguée par cette façon de vivre et d’accompagner la maternité de manière holistique et tellement aux antipodes de la médicalisation que j’avais vécu, ici en France. C’est ainsi que j’ai découvert la notion de 4ème trimestre, de post-partum… tout un tas de choses précieuses qui auraient rendu mes maternités plus douces et plus bienveillantes pour moi en tant que femme !
C’est donc avec beaucoup de plaisir que je vous fais découvrir cette profession encore mal connue et plus particulièrement la belle personne qu’est Kriszta. Vous pouvez la retrouver sur son site joliment nommé Krisztalide et la suivre sur ses réseaux sociaux vitaminés et pleins de bonnes ondes.
Tu es aujourd’hui Doula en région parisienne mais auparavant tu travaillais dans un bureau dans le milieu bancaire.
Peux-tu nous en dire plus sur ta reconversion et ce qui t’a amené à reprendre tes études ?
Pendant très longtemps, je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire « quand je serai grande ». Après mes études, j’ai commencé à travailler à la banque car j’y ai eu une très bonne opportunité. Au début, je me voyais y faire toute ma carrière sans m’y sentir réellement à ma place.
Et un beau jour, je suis devenue maman. Comme pour beaucoup de femmes, c’était un bouleversement. Tout a profondément changé dans ma vie. J’ai fait un énorme travail de développement personnel, d’abord inconsciemment, puis de plus en plus consciemment.
Une passion est née.
Moi qui n’étais jamais passionnée pour la même chose au-delà de 3-4 jours, cela fait plus de 7 ans que je dévore tous les sujets autour de la périnatalité et toujours avec le même intérêt. J’en ai fait mon métier, ma vocation.
Peux-tu nous parler de ton métier de Doula, la profession n’étant pas encore bien connue en France ?
J’ai découvert le mot doula en 2017. J’ai fait ma formation en 2018. A ce moment-là, il fallait longuement expliquer aux gens dans quoi je me lançais. En 2021, le mot doula est de plus en plus répandu. Aujourd’hui j’ai plutôt des questions : « Ah oui, j’ai déjà entendu, mais en quoi cela consiste ? »
Doula est un métier d’accompagnement. Nous sommes là pour soutenir les futures et jeunes mamans (et les couples, bien sûr !)
Si médicalement, les françaises sont plutôt bien suivies pendant la grossesse, dans notre société occidentale, il y a un vide énorme dans le soutien moral et émotionnel avant, pendant et (je dirais surtout) après la naissance.
Nous essayons de combler ce vide. Nous offrons un espace d’écoute où les (futures) mères peuvent s’exprimer librement. Nous les accueillons avec bienveillance. Nous avons beaucoup d’outils pour les accompagner selon les différents besoins. Nous répondons à leurs questions. Nous ne leur donnons pas en revanche de conseils, mais les laissons mener leurs propres réflexions sur l’accouchement et la parentalité.
Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ce que tu fais ?
J’aime beaucoup voir quand les femmes (re)trouvent leur sérénité.
Quand j’arrive à un rendez-vous, il y a souvent beaucoup de questions, parfois des tensions, du stress. Nous, femmes européennes, nous ne sommes pas habituées que quelqu’un nous écoute activement, sans jugement, sans couper la parole, sans raconter une « meilleure histoire personnelle », sans donner de « super conseils ».
Pendant les rendez-vous, j’essaye de créer cette ambiance où la femme se sent en confiance et est capable d’accéder à sa propre créativité.
Au fur et à mesure du rendez-vous l’atmosphère se détend, la femme trouve ses propres solutions et gagne beaucoup de confiance en elle-même. Elles me le disent. Et à ce moment-là je suis comblée car c’est pour cela que je fais ce métier.
Étant une maman hongroise vivant en France, comment as-tu vécu le côté multiculturel de ta maternité ? As-tu vu des différences entre nos deux pays ?
Je vis en France depuis 15 ans. Avant, je ne m’intéressais pas à ce sujet et je n’avais aucune personne de mon entourage de concerné. Depuis, j’ai des copines hongroises qui m’ont raconté leur accouchement. En effet, il y a pas mal de différences dans l’accompagnement de l’accouchement. Mais je ne dirais pas qu’un pays est meilleur que l’autre.
Que nous conseillerais-tu pour croire en soi et poursuivre nos rêves ?
Même dans mon précédent métier j’ai vu beaucoup de projets et de rêves. Les projets qui aboutissaient étaient ceux que les porteurs s’appropriaient complètement.
Je pense que quand nous croyons suffisamment en notre rêve pour le devenir littéralement, ça doit forcément marcher. Porter son rêve sur soi H24, 7/7, ça se voit, ça se ressent.
Si tu pouvais parler à la jeune Kriszta de ton enfance, que lui dirais tu ?
Sois patiente et aies confiance en toi ! Profite de chaque pas sur ton chemin.
Y-a-t-il quelque chose dans ta carrière (ou tes carrières) dont tu es particulièrement fière ?
Je suis très fière de tout mon parcours.
Mais ma plus grande fierté c’est d’avoir trouvé ce qui m’animait réellement et avoir mis tous les moyens de mon côté pour mener à bien mon projet.
En plus, je me sens utile dans la société. C’est quelque chose qui me tient beaucoup à cœur.
Ton métier te demande une grande disponibilité pour accompagner les futures et jeunes mamans, comment arrives-tu à tout mener de fond, sachant que tu es toi-même Maman de deux jeunes enfants ?
C’est vraiment très difficile. Je voulais réconcilier vie pro et vie perso. Je tiens beaucoup à ce que les deux soient en équilibre. C’est un combat de tous les jours. Parfois la balance penche d’un côté, puis le lendemain de l’autre.
En tout cas j’essaye de faire de mon mieux pour satisfaire tout le monde.
Y-a-t-il quelque chose que tu ne te dis pas assez ?
« Repose-toi ! »
J’ai l’impression que je ne fais jamais assez pour pouvoir m’arrêter et profiter. Pourtant…
Quand tu passes une mauvaise journée, comment arrives-tu à sortir de cette spirale négative ?
Je n’y arrive pas toujours. Mais j’essaye de trouver des sources d’inspirations dans mon entourage, et pas que. J’essaye de m’entourer d’ondes et de pensées positives. Ça me booste, ça me motive. J’ai 40 ans.
Maintenant j’ai compris que tout est cyclique. Après la pluie, le soleil revient (quasiment) toujours.
Crois-tu en la bienveillance ? Qu’est-ce que cela signifie pour toi ?
C’est même mon principal moteur. Quand je vois l’effet de la bienveillance sur mes enfants, sur les mamans que j’accompagne, sur l’inconnu à qui on fait un geste simple, je suis persuadée qu’il n’y a que l’amour et la bienveillance qui ont du sens dans ce monde.
La bienveillance c’est accepter l’autre tel qu’il est sans vouloir le changer, l’ « améliorer », l’influencer, juste en lui faisant confiance.
Quelle est la chose la plus bienveillante que quelqu’un ait fait pour toi ?
J’ai de la chance car je suis entourée de quelques personnes qui m’aiment, me font confiance et me soutiennent dans la durée. M’aimer de manière persévérante c’est la chose la plus bienveillante que certains de mon entourage font pour moi.
Comment peut-on développer plus de bienveillance dans notre vie de tous les jours?
Il faut juste pratiquer au quotidien sans enjeu. Ne rien attendre au retour.
Un sourire, un geste aidant, un mot gentil comme ça, gratuitement. Même aux inconnus. Certains seront déstabilisés, voire même méfiants car ils ne sont pas habitués, mais parfois cette énergie rebondit sur l’autre et nous en profitons tout autant.
Comment nous, les femmes, pouvons-nous nous soutenir, faire front ensemble plutôt que de nous jalouser et de nous déchirer comme c’est souvent le cas dans notre société ?
J’avoue, je n’ai pas encore trouvé la réponse à cette question. Ce que je sais c’est que les femmes (et hommes) qui réussissent adorent voir les autres réussir. C’est peut-être une piste…
Quelles sont les valeurs que tu admires le plus parmi les femmes qui t’entourent?
La force tranquille.
J’ai deux femmes (mamans) dans mon entourage qui, à mes yeux, sont toujours calmes, on ne peut pas les déstabiliser, elles sont toujours d’humeur égale et gère les difficultés avec aisance. En tout cas, je les vois comme ça. Et on admire toujours les qualités qu’on n’a pas forcément.
Moi-même j’arrive à régler plutôt bien les problèmes quotidiens, mais sur le plan émotionnel cela me fait perdre beaucoup d’énergies.
Si tu avais l’opportunité de pouvoir toucher toutes les femmes du monde, qu’aimerais-tu leur dire pour les encourager et les inspirer?
Prendre soin d’elle-même, s’aimer elle-même, ce sont des actes altruistes contrairement à ce qu’on pourrait croire.
C’est en ayant l’équilibre (émotionnel) qu’on peut aider réellement les autres.
Ton rituel “self-love” ?
Savourer mon café
L’être humain qui t’inspire le plus ?
Je ne peux pas en choisir un seul. Mais j’adore les succès stories. Dans la vie perso comme la vie pro.
Ton livre préféré ?
Paulo Coelho : L’alchimiste
Ta nourriture réconfortante ?
Le sucre… mais c’est pas bieeeeeeen !!!!!
La chanson qui te remonte le plus le moral ?
Le jazz
Ton mantra préféré qui t’inspire ?
Ma toute dernière : « Si tu t’efforces toujours d’être normal, tu ne sauras jamais à quel point tu peux être exceptionnel. » (de Maya Angelou)
Vous pouvez retrouver Kriszta sur son site, son compte Facebook, sur Instagram et sur Pinterest. N’hésitez pas à faire appel à elle si vous habitez à Paris, dans le Val d’Oise (95), Les Yvelines (78) et les Hauts-de-Seine (92).
Pour en savoir plus sur les Doulas, vous pouvez consulter le site de l’association des Doulas de France.