Nous revoici dans cette période de l’année où l’on voit fleurir partout des bonhommes rouges et blanc. Depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, je vois circuler un sujet qui semble faire polémique : « Doit-on dire à ses enfants que le Père Noël existe ? Est-ce leur mentir ? Est-ce justifié ? »
Voici ma réflexion bienveillante sur le fait de « faire croire au Père Noël »à nos enfants. Je suis curieuse d’avoir votre avis. N’hésitez pas à partager votre expérience!
Un débat passionné
En effet, sur les blogs et sites parentaux, chacun y va de son argument. « le Père Noël, c’est commercial. » Ou encore « C’est une invention de Coca Cola ». « Il dénature l’essence-même de Noël » … De famille Catholique, j’ai aussi eu dans mon enfance la « lutte » crèche contre Père Noël mais je pense que c’est encore un autre sujet.
Il y a aussi ceux qui trouvent injustes de raconter des histoires de Père Noël alors que les enfants les plus démunis n’auront pas de cadeaux (ou très peu) qu’ils aient été sages ou non. C’est effectivement d’une grande tristesse et les informations et la littérature nous le rappelle régulièrement que ce soit Dickens, Andersen ou Roald Dahl.
Et pour vous perdre encore plus, plongez-vous dans la littérature parentale de certains psychologues et éducateurs.
Au final, le sujet semble se réduire pour nous, parents, à une alternative binaire :
- soit dire aux enfants que le Père Noël existe et leur mentir.
- soit leur dire qu’il n’existe pas et être de cruels parents qui leur détruisent la magie de Noël.
Pas mal pour la culpabilité parentale, non ? et bonjour la bienveillance !
« Les enfants peuvent croire au Père Noël sans pour autant croire qu’il existe pour de vrai ».
Je suis tombée hier sur le post de Kristin Mariella, l’auteure islandaise de Respectful Mom qui résumait ainsi sa position. Et c’est certainement l’affirmation la plus juste que j’ai pu trouver.
Car finalement, qu’est-ce que c’est que « croire au Père Noël » ? Est-ce croire dur comme fer qu’un vieux Monsieur se promène sur un traîneau tiré par des rennes volants et a le temps en une nuit de visiter l’intégralité des maisons de la planète ? Ou est-ce plutôt le plaisir d’imaginer, de rêver à un monde fabuleux peuplé de lutins, de choses merveilleuses et magiques ? L’Avent n’est-il pas l’apprentissage de l’attente, le fait de se réjouir en anticipation d’un moment formidable de fête ainsi qu’une immense leçon de patience ?
J’évoquais plus haut les Noël des enfants les moins favorisés. Ce sont toujours eux qui me touchent le plus lors de cette attente. Même s’ils savent qu’ils n’auront pas tout ce qu’ils voudraient le 25 décembre, ils ont les mêmes étoiles plein les yeux devant la magie des histoires formidables du gros bonhomme rouge où tout finit bien. Ces histoires les mettent à égalité avec les autres enfants. Ils rêvent comme eux. Ils partagent les mêmes espoirs et envies. Dans nos régions, ils bénéficient comme les autres de la même accolade ou photo souvenir avec le Père Noël de la ville, de la rue, du magasin, de l’école … C’est aussi ça, la magie du Père Noël, rêver que tout est possible et ouvrir pendant quelques semaines la porte à la magie dans notre monde trop réel et souvent injuste.
Alors, dire ou ne pas dire si le Père Noël existe ?
Je vais vous parler du seul exemple que je connaisse vraiment, le mien.
Mr A va bientôt avoir 7 ans et ne croit plus au Père Noël depuis Pâques. C’est donc son 1er Noël « sans croire au Père Noël ». Et ça ne change absolument rien pour lui. Il fait sa liste et prépare sa lettre comme avant. Comme d’habitude, il a demandé à lire les histoires de Père Noël. Il a aussi demandé à préparer la collation du Père Noël et la carotte pour le renne.
Si rien n’a changé, c’est certainement parce qu’il n’a pas été déçu de découvrir que le Père Noël n’existait pas. Tout simplement parce que nous ne lui avons jamais dit qu’il existait.
En effet, au fur et à mesure qu’il a grandi, nous avons mis en place les traditions de Noël à la maison. Crèche, sapin, histoires, chansons, animations… et le Père Noël a pris sa place dans le « folklore » de la saison. Mr A. l’a assimilé aux traditions. Il l’a découvert au Noël de la crèche et a participé avec beaucoup d’enthousiasme à toutes les histoires et activités le mentionnant.
Mais nous n’avons jamais dit que le Père Noël existe
En effet, à chaque fois où il nous posait la question, nous répondions toujours par « et toi, qu’est-ce que tu en penses ? » Et son esprit très créatif répondait à notre place ce qu’il voulait bien imaginer ou entendre. Nous n’avons jamais eu de Père Noël venant déposer les cadeaux à la maison. Il est toujours passé pendant la nuit et les cadeaux étaient posés au pied du sapin et découvert le 25 au matin.
Au fil des ans, les théories de Mr A s’affinaient. Par exemple, il a rapidement compris que les Pères Noël de la rue n’étaient pas des vrais puisqu’ils ne se ressemblaient pas et qu’il y en avait plusieurs. Sa logique était que le Père Noël était trop occupé à préparer les jouets et ne pouvait donc pas perdre son temps. Ces gens l’aidaient.
Au printemps, le doute est venu avec le lapin de Pâques. Il nous a demandé si le lapin de Pâques existait et nous lui avons répondu la vérité. L’idée a fait son chemin et quelques jours plus tard, c’était le tour du Père Noël. Même réponse de notre part. Et aucune déception, il était même rassuré de trouver une réponse plausible à chacune des questions qu’il se posait.
Ce qui était adorable, c’était qu’il nous a demandé si on pouvait continuer à faire comme d’habitude. Le tout en chuchotant, pour que son petit frère puisse « lui aussi voir comme c’est chouette le Père Noël ».
Dans mon cas, je n’ai donc pas eu besoin de me poser la question de dire ou ne pas dire. Avec mon mari, nous avons mis en place les éléments de la Magie de Noël et nos fils se les approprient avec leur propre imagination. Ils créent leur univers dans lequel le Père Noël a autant sa place que leurs autres héros d’histoires.
Le Père Noël, ce héros de l'imaginaire
Pour conclure, je dirai que la meilleure chose à faire est de planter la petite graine des souvenirs magiques des Noël de l’enfance.
Sans mentir, sans rien exagérer, l’imaginaire fertile des enfants se chargeant de faire grandir les choses de la façon qui leur convient le mieux. Le Père Noël, c’est comme tous ces super-héros ou héros fantastiques qui peuplent notre imagination. Il est là pour rendre l’ordinaire extra-ordinaire et c’est sa principale mission.
Faisons confiance à nos enfants pour découvrir d’eux-mêmes le réel et laissons-nous la liberté de rêver avec eux en ce temps fantastique.
Ici encore, soyons bienveillants, c’est l’essence même de Noël !