Petite Isabelle, 1 an © ING
Mon enfance n’était pas malheureuse mais …
comme tant d’autres, j’ai été confrontée aux problèmes de mes parents et à ce que nous appelons pudiquement aujourd’hui « la violence ordinaire ». Qu’elle soit physique ou mentale, elle était liée en grande partie à la rigidité d’une éducation Catholique traditionnelle.
Je n’ ai pris conscience de mon malaise qu’à la naissance de mon fils aîné. Victime de harcèlement moral au travail, je démarrais tout juste ma thérapie. Et c’est à ce moment-là que j’ai réalisé la difficulté que j’avais à devenir parent. Je revivais douloureusement mon enfance au travers de celle de mon fils.
C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience que l’on ne peut pas être un bon parent ou un bon partenaire si l’on ne fait pas la paix avec son passé.
Je ne rejette pas la faute sur mes parents. Ils m’ont donné ce qu’ils avaient reçu eux-mêmes de leur propre famille. L’éducation parfaite n’existe pas et je ne leur reprocherai certainement pas de ne pas être parfaits. Ces 6 dernières années, j’ai pris du recul sur mon enfance et j’ai surtout dû apprendre à placer dans ma vie certaines limites à ne pas franchir pour me protéger.
Et surtout, maintenant que je suis adulte, c’est à moi de prendre ma vie en main.
Je ne peux me définir en fonction de mon passé
J’ai appris à faire la part des choses. J’ai décidé ce que j’acceptais ou non et j’ai clairement défini ce qui est, pour moi, une parentalité bienveillante.
Si je ne suis pas capable de pardonner mon passé, ou tout du moins de l’accepter comme tel, je vais maintenir et m’imposer une illusion de perfection qui n’existe pas et qui continuera de me rendre malheureuse.
Le moment de faire la paix avec son passé
Si je décide maintenant que je veux devenir un meilleur parent, j’ai toutes les clefs pour le faire. Ce n’est pas facile et cela me demande beaucoup de temps et de travail.
Il existe de nombreuses et magnifiques communauté pour s’inspirer, des dizaines de livres à lire, de nombreux coachs pour s’entraîner et être guidés. Me concernant, j’ai trouvé du support au travers de proches, de mon thérapeute, de groupes de paroles, de communautés comme Your Zen Life, Your Zen Mama et Lovewell, de coachs formidables comme Wholism et A la Croisée des Chemins.
Nous sommes à la Vie comme à l’École
Nous devons donc nous entraîner sans cesse pour nous améliorer.
Comme à l’école, nous pouvons compter sur des mentors, des amis ou notre partenaire pour nous soutenir et trouver chaque jour de nouveaux exercices pour continuer à progresser, en toute bienveillance.
En prenant soin de moi, je sais que je vais aussi prendre soin de mes enfants.
En m’efforçant de me construire un meilleur présent, je sais que je vais éviter de leurs transmettre mes propres blessures et que je pourrais ainsi leur préparer un meilleur avenir.
J’ai lu quelque part que :
« Nous sommes les Souvenirs de nos enfants ».
A nous de faire en sorte pour que ce soit des souvenirs heureux !